Historique :
Le quartier de Saint-Auban, situé à 3 km du centre de la commune de Château Arnoux, est traversé du nord au sud par l’ancienne RN 96, et limité à l’est par la Durance.
La cité ouvrière naît avec l’usine Pechiney, installée en bordure de la rivière au début du XXe siècle. Son histoire est étroitement liée à celle de l’usine.
La cité se présente comme une zone résidentielle verdoyante et aérée, aux espaces publics larges et généreux. Elle se compose de plusieurs secteurs aux caractéristiques morphologiques, architecturales et urbaines différentes. L’usine de Saint Auban est construite en grande hâte pendant la première guerre mondiale pour participer à l’effort de guerre. Le territoire environnant est désert. Le village de Château-Arnoux est à 3 km. Très vite il s’avère indispensable de construire des logements pour les ouvriers et leurs familles. Le plan est élaboré en 1916 par les ingénieurs de la Compagnie. La même année, les premières maisons sortent de terre sur le beau plateau vierge qui surplombe la Durance. Ce sont les « Maisons Moulées”, du nom de la société qui les fabrique. Ces maisons sont construites selon un système de préfabrication ne nécessitant pas de fondation. Ce sont des “cubes” d’un seul niveau, avec toit-terrasse, sans isolation. Ces maisons sont encore debout aujourd’hui.
Les rues de la cité sont tracées selon un plan orthogonal, prenant en compte le Mistral et l’ensoleillement. Une chapelle est inaugurée pour la messe de Noël 1916. Une école de fortune est installée. Les commerces s’installent autour de l’axe majeur, le cours Péchiney. Dès 1920, on dénombre 220 maisons et logements. La cité est alors une propriété privée, fermée par des chaînes aux extrémités des avenues. 2000 personnes habitent Saint-Auban à l’aube de la deuxième guerre mondiale. Dans l’immédiat après-guerre, la « vieille cité » (secteur du Plateau) est achevée.
L’habitat individuel groupé est une des caractéristiques principales de l’habitat à Saint-Auban. 54 % des logements sont de ce type. La vieille cité reprend le modèle du » carré Mulhousien » mis en place en plein essor industriel à Mulhouse en 1850. Plus tard, quelques opérations d’ensemble vont étendre et transformer le paysage de la cité.
En 1954, Saint-Auban franchit la Nationale : le côteau de Clubière, Fanchironnette et La Colline sont investis. Dans ce secteur, dit du Côteau, les voiries en lacet suivent les courbes de niveau. La SNCF construit des logements collectifs pour cheminots à Clubières. En 1962, le quartier de la Casse est loti. La cité comprend désormais tous les équipements d’une ville moyenne : stade, piscine, école publique et privée, poste, église, salle des fêtes, cinéma, bains publics, mairie annexe, hôpital, maternité, centre de formation, etc. A la fin des années soixante l’extension de Saint-Auban est achevée. Les limites de la ville sont sensiblement les mêmes aujourd’hui.
La Compagnie se désengage progressivement à partir de 1980. En 1987, 622 logements sont mis en vente en priorité aux locataires et aux personnels, à des conditions préférentielles. En 1988, les infrastructures deviennent communales. Voies et réseaux de distributions sont mis en conformité avant d’être cédés à la ville. Les infrastructures sportives suivent le même chemin. En 1989 la commune prend le nom de Château-Arnoux-Saint-Auban.
Datation de l’édifice :
1916, 1962
Année d’obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2000
Référence (Carte des Monuments Historiques Français)
1911: Premier projet de la société Alès et Camargue pour installer une usine qui fabriquerait du chlore pour obtenir de la soude permettant de traiter l’alumine.
Ce projet sera interrompu par la guerre.
1916 : Démarrage de la production de CHLORE dans l’atelier CHLORE.
procédé: électrolyse d’une solution saturée de sel marin.
- 10T/jour de gaz chlore compression liquéfaction.
- dessication H2 SO4
- 20T/jour de chlorure de chaux
Le 13 décembre1926, Un terrible accident sur le circuit CHLORE liquide, au chlore fait
22morts, sur une centaine de gazés. l’émotion, dans toute la région, est immense.
1936 : début production perchloréthylène.
1939 : (début de la 2eme guerre mondiale)
- démontage installation et démolition de l’atelier titane.
- installation d’un nouveau séchoir URRE.
1941 : démarrage unité unité de chlorure de silicium
-premier atelier de polychlorure de vinyle.
1970 : EN NOVEMBRE, les boues du bassin de décantation, le plus proche du stock carbure, s’écoulent et entrent en contact avec le C2 Ca.
Incendie, explosions, pas de victime, mais l’Unité partiellement détruite, ne sera jamais remise en service. La Société avait décidé, depuis longtemps, l’abandon de la Filière Acétylène et les installations de CHLOE (Chlore-Etylène) avaient démarré un an auparavant.
Les investissements vont se poursuivre jusqu’aux années 90/95.
Durant les années 2000, l’activité du site a fortement diminué, entraînant des licenciements ou des départs volontaires. Actuellement, l’usine emploie 300 personnes environ.
Le 1er mai 2013, l’association CAPER 04, constituée en 2000, à l’initiative d’anciens employés de l’usine ATOFINA Saint-Auban (devenue ARKEMA) et des Mutuelles de France a inauguré une stèle érigée en hommage à toutes les victimes de l’amiante du benzène, des solvants chlorés, du mercure…
Cette Stèle commémorative a été réalisée par Max Walkowski, ancien employé d’Arkéma
https://www.facebook.com/watch/?v=1212111948965212
Base aérienne d’opérations de CHÂTEAU-ARNOUX – SAINT-AUBAN (Alpes de Haute-Provence)
Adoptant des conclusions d’une conférence réunie sur place deux mois plus tôt, la décision ministérielle de créer une « base aérienne d’opération » sur le plateau dominant la vallée de la Durance à Château-Arnoux – Saint-Auban fut prise le 21 avril 1939.
Les Quartiers :
D’après le livre : « St Auban et son usine » de Luigi Corraro
Le Jas, Fanchironnette, Clubières, la Casse, le Fournas…existaient sous forme de hameaux ou de fermes isolées dispersés sur le territoire qui deviendra, beaucoup plus tard, Saint Auban.
Les premières rues
Ont été provisoirement baptisées A, B, …puis progressivement elles ont reçu le nom de personnalité très connues à Salindres dans le Gard, longtemps Siège des Sociétés qui ont administré le grand site chimique de St Auban.
Les Halles
Depuis 1919, les Halles se dressent fièrement à proximité de la Place Péchiney. Elles ont longtemps joué le rôle de première « zone commerciale » de la Cité ouvrière de St Auban.
Les commerces qui y étaient installés « à demeure » ont disparu à la fin du siècle dernier. Mais leur fonction commerciale perdure à l’occasion du marché dominical, ou en semaine pour les différents marchands occasionnels.
Les Halles restent un lieu convivial et abrité pour des spectacles ou certaines manifestations publiques.
Le centre de la cité était un vaste tumulus de terre dans lequel furent creusés des abris durant la guerre. Le projet d’urbaniser le terreplein a permis de regrouper de nombreuses activités et commerces dont la fameuse SADA où tout le monde s’approvisionnait. C’est la naissance de la Place Péchiney.
En 1918, les Halles sont achevées et de nombreux commerçants s’y sont installés ainsi que la salle des Fêtes à partir de 1919.
Avec la création de l’usine, une cité a été construite pour recevoir tous les travailleurs. Les maisons étaient alignées le long de rues ou avenues droites et perpendiculaires. Elles étaient différemment situées et équipées en fonction de leur attribution aux ouvriers, à la maîtrise ou à l’encadrement. Toutes les maisons avaient un jardin. Tiré du livre : « St Auban et son usine Péchiney »
Maison des Associations/MJC – Centre récréatif
Fondée il y a près de 60 ans, la MJC de Saint-Auban a marqué plusieurs générations d’habitants qui l’ont fréquentée dans leur adolescence : booms au sous-sol, théâtre, peinture, mécanique, kayak, poésie… et tout simplement apprentissage de la participation à la vie de la cité. L’histoire de l’association a eu de grands hauts et de grands bas, mais elle a toujours trouvé les ressources bénévoles pour rebondir. Aujourd’hui, elle renoue avec l’accueil libre d’ados et réinvestit son bâtiment historique (La Maison des Associations), avec l’envie d’y inventer de nouvelles coopérations avec les autres associations.
La Maison commune
Cette maison, du même type que les autres habitations du côté Sud de l’avenue Balard, est restée presque identique depuis sa période de construction (entre 1916 et 1923).
Composée à l’origine de deux logements de 4 pièces, cette maison fut ensuite utilisée comme « Bureau de la Cité » par l’usine propriétaire.
C’est dans ce bâtiment que les services d’entretien et d’attribution des logements de l’usine recevaient les demandes des habitants de la Cité ouvrière, tous étaient locataires de l’entreprise chimique.
Aujourd’hui c’est un lieu de partage, de fête, de travail et d’expérimentation : la coopérative Maison Commune qui a ouvert ses portes en 2021, dans l’ancienne maison Sorgue de la cité.
La Maison France Services – L’Agence postale communale – La Maison de Santé
L’ancien hôpital de Saint-Auban a été construit en 1924 et a fait l’objet de deux extensions en 1950 puis en 1965. Cet établissement a été pendant de nombreuses années le centre médical des salariés de l’usine puis, début des années 1980, Centre de Libération des Ethyliques (C.L.E.) de l’hôpital de Digne-les-Bains.
Ce bâtiment, cher aux nombreux saint-aubannais, est chargé de l’histoire de la Cité. Il a été racheté par la Commune en 2017.
Ce bâtiment accueille depuis, la Maison France Services, l’agence postale communale, et la Maison de santé.
CREATION DES ECOLES DE LA CITE
En 1877 : Saint-Auban et le Jas sont deux sections de la petite commune de Château-Arnoux qui ne comportent que 3 fermes et une gare sur la ligne qui rejoindra bientôt Marseille à Grenoble. L’embranchement vers Digne est ouvert l’année suivante et les familles de cheminots s’ajoutant aux agriculteurs, il devient nécessaire d’ouvrir une école…
CREATION DES ECOLES DE LA CITE
La Direction de Paris voulait proposer du sport à toutes ses usines en France. Mr Grabinski, directeur, créa un complexe sportif, dont une piscine inaugurée le 15 aôut 1940, la seule du département.
Lorsqu’ils ont déboisé pour construire la piscine, toutes les familles s’agglutinaient pour récupérer du bois pour le chauffage.
L’Église
La construction de l’église « Jésus ouvrier » a débuté en octobre 1938, sous la conduite de Georges Benezech, architecte à Digne. Construite en un temps record, elle était quasiment terminée en avril 1939, et la première messe fut célébrée le dimanche 27 août 1939.
Dotée d’un clocher à 3 tons, deux cloches ont été commandées à la fonderie Paccard, à Annecy, grâce aux dons des fidèles. Les prénoms des donateurs sont inscrits sur l’une des cloches en Do ou en La, selon l’importance de leur don. La petite cloche en Fa de l’ancienne chapelle complète l’ensemble installé dans le clocher en juin 1939.
Bernar Venet est toujours attaché à sa Provence natale et particulièrement à Saint-Auban. Il y a quelques années, il a contribué à la rénovation de la Chapelle Saint Jean-Baptiste dont il a dessiné et conçu le mobilier et les vitraux. Dernièrement il a offert à notre Commune une splendide œuvre d’art qui orne le rond-point de l’avenue Alsace Lorraine inaugurée le 28 juin 2017.
Arcs, angles et diagonales font partie de son univers, il a pour thèmes le désordre et le hasard. Désormais, le monde lui appartient et une soixantaine de ses œuvres sont visibles aux Etats-Unis, au Japon, en Chine et en France aux châteaux de Versailles et de Marly et dernièrement dans nos chères Alpes de Haute Provence, chez nous à Château-Arnoux / Saint-Auban…
Quatre arc 86.5°
Lorsqu’on regarde la sculpture de Saint-Auban, on est tenté de se dire mais qu’est-ce que cela représente ?
Une première évidence, quatre arcs de 86.5º, chacun assemblés d’une certaine manière.
L’interprétation est difficile et quelques symboliques sont évoquées. Mais il est certain qu’elle a une identité qui lui est propre.
4 comme les quatre saisons, les quatre points cardinaux, les quatre frères… C’est un peu de tout cela et plus encore…
Toute chose a sa petite histoire. Il est vrai que le nom de l’œuvre est mathématique mais certains diront elle représente les 4 frères Venet,
Elle représente donc l’unité, ce qui est essentiel à notre commune… Une belle alchimie mathématique et humaine !
La Gare de St Auban
La Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et la Méditerranée (PLM) a entrepris la liaison ferrée entre Marseille et Grenoble, par tronçons, depuis 1866 jusqu’à son achèvement en 1875.
La Gare de St Auban est ouverte Le 25 novembre 1872 à l’occasion de la mise en service de la section de ligne entre Volx et Sisteron
Puis le 27 novembre 1876 , l’embranchement vers Digne est inauguré, et devient un nœud ferroviaire occupant un nombre important de cheminots.
Déjà fermée au transport de voyageurs depuis 1972, l’exploitation de la ligne St Auban-Digne est totalement interrompue depuis mai 1991.
Le Canal de Manosque
Initié dès 1840, le canal de Manosque a été créé par une loi d’utilité publique approuvée le 7 juillet 1881.
L’eau captée dans la Durance en amont du site industriel, irrigue de vastes espaces agricoles sur les 13 communes traversées. D’une longueur de 53 km, avec 179 km de réseaux secondaires, ce canal a nécessité la construction de 197 ponts,33 galeries, 22 siphons, 73 aqueducs, et plus de 1000 petits ouvrages sur les réseaux secondaires.
Le Canal de Manosque remplit d’autres fonctions, telles que « coupe-feu » ; il alimente des nappes phréatiques et soutient des cours d’eau à l’étiage par ses « surverses ». Il constitue une véritable « coulée verte » au sein de l’environnement bâti qu’il traverse.
Le vallon du BARRASSON, du nom du torrent intermittent qui descend de Charbonnière et se jette dans la Durance à la porte nord de l’usine chimique, revit depuis quelques années. Les municipalités successives ont oeuvré pour retirer les centaines de tonnes de gravats et d’encombrants qui défiguraient ce vallon pour en faire un écrin de verdure.
L’hôtel du BARRASSON
Il a bien triste mine aujourd’hui…, mais qui se souvient de l’Hôtel du Barrasson tel qu’il était avant ?
Au temps où cet Etablissement très réputé était tenu par la famille POILROUX.
Un lieu qui a son histoire.
Texte et photos extraits du site : labastido.canalblog.com ›
CENT ANS D’HISTOIRE SAINT-AUBANAISE
La Meule
Le moulin à blé du Barrasson est mentionné dans la monographie de l’Abbé Maurel.
D’après la carte de l’état major de 1820/1866, le moulin devait probablement se situer côté gauche de la route, en contrebas du pont routier.
Ce moulin était alimenté par le torrent du Barrasson, affluent de la Durance, qui prend sa source au pied du vieux village de Châteauneuf-Val-St-Donat.
La meule a été découverte le 29 novembre 2020 et exposée en 2022.
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